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Évolution de la scolarité au Québec : 25 ans de progrès et de défis

30 janvier 2025
Évolution de la scolarité au Québec selon statistiques ISQ

Pour souligner son 25e anniversaire, l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) diffuse une série de portraits statistiques sur l’évolution du Québec. Voici un résumé de celui qui se penche sur la scolarité et la formation, complété par quelques autres sources.

Au cours des 25 dernières années, le Québec a connu des avancées majeures en matière d’éducation et de formation, notamment grâce à une hausse des taux de diplomation et une réduction des écarts entre les élèves de différents milieux socioéconomiques. Toutefois, certains défis persistent, notamment en ce qui concerne la durée des études collégiales et les écarts de scolarisation avec le reste du Canada.

Des progrès au secondaire

Le taux de diplomation au secondaire a connu une amélioration significative. En 1998, 70,4 % des élèves obtenaient un diplôme ou une

qualification après sept ans, contre 84,3 % en 2016 (Ministère de l’Éducation du Québec, 2024). Cette progression est particulièrement marquée chez les garçons, ce qui a permis de réduire l’écart avec les filles de 14,9 points de pourcentage à 8,2 points.

Par ailleurs, les inégalités socioéconomiques ont diminué : entre 2012 et 2022, l’écart de diplomation entre les élèves favorisés et défavorisés est passé de 28,9 à 22,6 points de pourcentage. Cette tendance montre une meilleure inclusion des élèves issus de milieux défavorisés.

Diplomation postsecondaire : une tendance à la hausse

Moins de jeunes quittent l’école sans diplôme : le taux de sorties sans diplôme ni qualification a baissé de 22 % en 1999-2000 à 16 % en 2021-2022 (Ministère de l’Éducation du Québec, 2024). Bien que les garçons restent plus touchés par le phénomène, l’écart entre les sexes a progressivement diminué au fil des années.

L’amélioration du taux de diplomation au secondaire a permis une hausse du nombre de diplômés postsecondaires. En 2006, 72,3 % des 25-34 ans possédaient un diplôme postsecondaire, contre 80,5 % en 2023 (Statistique Canada, 2024).

Des défis persistants dans les études collégiales

Malgré ces progrès, la réussite collégiale demeure un enjeu. Seulement 34 % des étudiants en formation technique obtiennent leur diplôme en trois ans, et 36 % des étudiants en cheminement préuniversitaire le complètent en deux ans (Fédération des cégeps, 2024). Ces taux augmentent avec le temps, mais restent en deçà des attentes.

À l’automne 2024, la Fédération des cégeps a enregistré une augmentation record du nombre d’étudiants : « 184 709 étudiantes et étudiants sont inscrits […] soit une hausse de 5,3 % par rapport à l’année précédente » (Fédération des cégeps, 2024). Cette croissance est la plus forte en 25 ans et témoigne d’un intérêt accru pour l’éducation collégiale au Québec.

Universités : un accès élargi, mais des défis en matière de rétention et de diplomation

Le taux de diplômés universitaires a également progressé. En 2021, 29,5 % des Québécois âgés de 25 à 64 ans détenaient un grade universitaire, contre 20,8 % en 2006. Cette progression est particulièrement marquée chez les femmes, qui représentent 42 % des diplômés universitaires dans la tranche des 25-34 ans, contre 29,3 % chez les hommes.

Toujours selon l’Institut de la statistique du Québec, « le taux d’obtention d’un diplôme de baccalauréat six ans après l’inscription est resté stable entre la cohorte de 2005 et celle de 2017, se maintenant un peu au-dessus de 80 % ». Toutefois, environ 20 % des étudiants inscrits à un programme de baccalauréat abandonnent avant l’obtention du diplôme.

Les raisons de cet abandon sont multiples : difficultés financières, nécessité de concilier études et travail, ou encore manque de préparation académique. Ce phénomène touche particulièrement les étudiants issus de milieux défavorisés et les premières générations universitaires (Statistique Canada, 2023).

Par ailleurs, bien que le nombre d’étudiants en maîtrise et en doctorat soit en hausse, la durée des études reste un enjeu : « le taux de diplomation à la maîtrise quatre ans après l’inscription a augmenté entre la cohorte de 2005 (74 %) et celle de 2019 (80 %) », tandis qu’au doctorat, « le taux de diplomation huit ans après l’inscription est de 69 % pour la cohorte de 2015, comparativement à 66 % pour celle de 2005 » (Institut de la statistique du Québec, 2024).

Des écarts avec le reste du Canada

Malgré la hausse du nombre de diplômés universitaires, le Québec accuse un retard par rapport à l’Ontario et à la Colombie-Britannique. Entre 2006 et 2021, l’écart de scolarisation universitaire entre le Québec et ces provinces s’est creusé (Statistique Canada, 2024). L’une des raisons principales est la plus forte proportion d’immigrants diplômés dans ces provinces, un facteur qui influence les statistiques globales.

Même en excluant les immigrants, le Québec reste derrière ses voisins canadiens en termes de diplomation universitaire. Cet écart pourrait être réduit grâce à des politiques éducatives visant à améliorer la rétention étudiante et à faciliter l’accès aux études supérieures.

Conclusion

L’évolution de la scolarité au Québec montre des avancées importantes, notamment au secondaire et dans l’accès aux études postsecondaires. Toutefois, la persistance des écarts avec certaines provinces canadiennes et les défis liés à la durée des études collégiales et universitaires indiquent qu’il faut poursuivre les efforts pour renforcer le système éducatif québécois.

Pour plus de détails, consultez le rapport de l’ISQ :

 

Source des infographies et graphiques : ISQ

Source de l’image à la une : Pexels

Diplomation Enseignement Enseignement au secondaire Statistiques

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