Cet article a été rédigé par Maïthé Levasseur, chargée de projets et développement de partenariats au PESLAU depuis février 2024.
Bien que j’aie plus de 20 ans d’expérience en gestion, notamment dans le milieu universitaire, je découvre le domaine de l’enseignement supérieur avec ses forces ses enjeux spécifiques depuis mon arrivée au PESLAU à l’hiver dernier. C’est donc bien humblement que je partage ici mes premières impressions.
D’entrée de jeu, j’ai été marquée par l’énergie qui traverse les deux cégeps et les deux campus universitaires de la région. Ils se démarquent par une vitalité palpable et une variété de projets novateurs qui alimentent l’activité économique et sociale laurentienne. Mais au-delà de cette première impression dynamique, je remarque aussi des enjeux profonds qui structurent cet environnement.
Un dynamisme porté par l’innovation et l’adaptabilité
Face aux transformations rapides du marché du travail et aux attentes changeantes des nouvelles générations, les institutions doivent constamment revoir leurs approches pédagogiques et adapter les programmes offerts. Je ne suis évidemment pas au courant de tout ce qui se trame, mais j’observe que les établissements diversifient leurs formations, intègrent des approches plus collaboratives et mettent l’accent sur les compétences numériques et écologiques, deux éléments cruciaux pour préparer les jeunes aux réalités d’aujourd’hui. Quelques projets soutenus par le PESLAU visent d’ailleurs à attirer des étudiant.e.s vers des métiers d’avenir et à les former.
Au sein des quatre établissements, on sent que l’innovation et la recherche sont constamment présentes. La diversité des projets, que ce soit en éducation, en gestion durable, en TI ou en santé mentale, témoigne de la volonté des établissements de jouer un rôle de premier plan dans la recherche de solutions aux défis sociaux, économiques et environnementaux actuels.
Je suis impressionnée par la manière dont les chercheurs, les enseignants, les professionnels et les étudiants des quatre établissements collaborent sur des projets d’envergure – et le PESLAU y apporte parfois sa touche facilitante!
La question de l’accessibilité et de l’inclusion
Au-delà de cette énergie créative, un des enjeux majeurs pour l’enseignement supérieur reste l’accessibilité. Les cégeps et les campus des Laurentides s’efforcent de rendre l’éducation accessible à un plus grand nombre de jeunes, notamment en mettant en place des mesures facilitant les transitions interordres et en multipliant les initiatives pour inclure des étudiants de toutes origines. Mais les défis sont encore nombreux : la capacité d’accueil des établissements, la distance pour certains étudiants des régions éloignées, les besoins spécifiques liés aux difficultés d’apprentissage ou encore l’adaptation des infrastructures pour mieux soutenir la diversité culturelle et linguistique.
Tous déploient des efforts d’inclusion et d’accessibilité et mon petit doigt me dit que de nouvelles initiatives verront bientôt le jour, mobilisant tous les établissements.
Une réponse aux défis globaux : l’enseignement supérieur face aux crises
En plus de l’accessibilité, l’enseignement supérieur se trouve au cœur de réponses à des défis globaux tels que les changements climatiques ou la transition vers une économie plus équitable.
Il est clair que les institutions doivent jouer un rôle crucial pour outiller les jeunes à faire face à ces défis planétaires tout en restant ancrées dans des réalités locales. La manière dont elles aborderont ces questions aura un impact déterminant sur l’avenir de la région, mais aussi sur celui de la société dans son ensemble.
Une période tumultueuse
Depuis l’été 2024, les cégeps et les universités du Québec ont été affectés par des mesures gouvernementales visant à limiter le recrutement et à restreindre les dépenses en infrastructures suscitant des inquiétudes majeures au sein des établissements d’enseignement. Et ce, malgré une augmentation significative du nombre d’étudiants inscrits.
Comme les équipes des établissements, je m’inquiète des effets de ces mesures sur les services offerts aux étudiants, la charge de travail des employés et l’espace pour développer des nouvelles initiatives. Loin de baisser les bras, ces mesures ont provoqué une mobilisation du personnel pour dénoncer l’impact sur l’éducation et la viabilité à long terme des établissements.
Un environnement en pleine transformation
Mes premières impressions dans l’enseignement supérieur des Laurentides me révèlent donc un secteur dynamique, en constante évolution, mais qui se trouve aussi à la croisée de nombreux enjeux actuels. Les institutions ne se contentent pas d’accompagner les jeunes dans leur parcours académique, elles s’impliquent activement dans la construction d’un futur plus inclusif, plus durable et plus innovant. La mutualisation des ressources et des efforts prend ici tout son sens. Leur rôle dans la société est crucial et il importe de leur permettre d’œuvrer au mieux de leur potentiel. Il sera passionnant de voir comment ces initiatives évolueront et contribueront à façonner non seulement la région, mais aussi la société de demain. Et je suis enthousiaste à l’idée d’y apporter mon grain de sel à travers le PESLAU !
Sources :
- Portrail du réseau collégial du Québec. Le gouvernement est déconnecté des réalités des cégeps, 26 octobre 2024
- Centrale des syndicats du Québec. Coupes dans les cégeps : le personnel dénonce les conséquences désastreuses qui en découlent, 30 octobre 2024.
